Paul Molliex

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Les outils développés par Noël Salathé dans sa pratique de
la Gestalt-thérapie Existentielle.

Outil : “objet fabriqué qui sert à faire un travail”. Dic. Robert =>synonyme : “Instrument”.
Le sens principal du mot outil est le même depuis 1174, c’est le plus courant.
J’intègre dans le mot “outil”, par extension les exercices que nous pratiquons en Gestalt-thérapie existentielle.

Préambule : Je parle non pas de Noël Salathé, car il serait bien peu gestaltiste de le faire. Je présente simplement ses outils et je parle de ce que j’ai compris, apprécié dans notre relation, pendant nos interactions quand je suivais son enseignement, ou pendant nos coopérations professionnelles.

    Mon but ici est dans le temps limité qui nous est imparti, de parvenir à vous proposer une expérimentation afin de nourrir une réflexion et un échange de points de vues en vous présentant les outils appropriés, adaptés et/ou conçus par Noël dans sa pratique de la Gestalt-thérapie existentielle. L’originalité de Noël réside dans le fait que les instruments qu’il utilisait en “Gestalt-thérapie existentielle” sont chargés de sens. Ils sont centrés sur un fonctionnement logique, intellectuel, visant à mettre de l’ordre dans les idées, dans la pensée, autrement dit d’initier ses clients à développer leur “conscience d’être présent au monde ici et maintenant.” Dans notre vocable gestaltiste nous dirions de favoriser chez eux l’accroissement de “l’awareness”. De son point de vue Noël proposait également à sa “patientéle” un outil qui lui rende plus facile l’accès à la satisfaction du besoin d’améliorer sa condition existentielle.

    Cela dit je ne vous décris pas simplement la “boite à outils de Noël” qui présente de nombreux intérêts au delà de l’esthétisme de la vision d’une boite à outil bien rangée. Dans cette perspective cette présentation serait bien pauvre par rapport à l’usage que Noël faisait de ses “outils”.

    Plus simplement à travers son travail, je vous présente l’homme avec ses qualités, ses défauts, ses limites, ses choix existentiels, son système de valeurs. N’oublions pas qu’il était un philosophe averti, praticien d’un humanisme rigoureux. Il favorisait le développement d’une philosophie concrète, opérationnelle, compréhensible et de préférence accessible à tous.

    J’aime aussi raviver le souvenir de “Noël Homo Faber”. Il n’a pas fait qu’utiliser ou mettre au point des exercices connus, comme on le fait en général. Il créait aussi ses outils : Au décours d’un travail individuel, d’un travail de groupe, d’un travail de formation ou après un événement qui l’avait particulièrement touché dans son existence…
A ce propos je décrirai à la fin de nos travaux, pour exemple sa création : “l’INSERT”
Instrument Noël Salathé d’Evaluation de la Relation Thérapeutique.”

Comment fonctionnent ces outils?
Deux fondamentaux caractérisent Noël dans sa pratique de la Gestalt-thérapie existentielle :
” La relation dialogale et La mutualité dans la prise en charge de la thérapie.”
A partir de ces deux constantes, le travail en Gestalt-thérapie existentielle avec ses outils, tests, exercices, instruments ne peut aucunement être confondu avec de la psychométrie.
Il préconisait toujours à ses étudiants en Gestalt-thérapie existentielle :
1) D’expérimenter sur eux-mêmes le fonctionnement de l’outil avant de le mettre en œuvre auprès de leurs patients.
2) De le proposer au moment le plus opportun pour des adaptations ou créations, pouvant surgir au décours d’une séance, ils doivent être adaptées à la situation dans l’instant.
Noël ne cessait d’insister sur le fait que l’outil doit être adapté au client, au thérapeute, à la relation thérapeutique qui se déroule entre eux. Je résume ainsi la Gestalt-thérapie existentielle :

a) – Les données recueillies le sont pour être écoutées et entendues “ici et maintenant”.
C’est l’école de la “Gestalt-thérapie.”

b) – L’action est une, elle est ou elle n’est pas.
C’est l’école de “L’existentialisme.”

c) – Ces actions sont colorées par la subjectivité et l’intentionnalité des partenaires.
C’est l’école de la “Phénoménologie.”

Représentation graphique de la gestalt-thérapie existentielle en fonctionnement (Paul Molliex)
paul molliex

N.B. Ces trois théories sont homogènes quant à leurs préceptes méthodologiques.
Ce diagramme représente les zones d’interactions par couple de théories et le maillage interactif central est la zone d’interaction entre les trois théories.
Ce centre d’interactions est le cœur de la Gestalt-thérapie existentielle.

Domaines d’utilisation des outils :

– Thérapie individuelle.
– Thérapie de groupe.
– Thérapie de couple.
– Groupe de formation pour thérapeutes…
– Ceux que vous imaginerez en cohérence avec les préceptes de Gestalt-thérapie existentielle.
-…

Définir le but, l’objectif et le sens de l’outil par rapport au projet thérapeutique :
La première tâche consiste à rédiger précisément la fiche technique de l’outil définissant l’objectif de l’utilisation de l’outil et les buts poursuivis par exemple :
– Elévation du niveau de la conscience de son être au monde : Travailler “l’awareness”.
– Travailler l’angoisse générée par la confrontation avec une contrainte existentielle.
– A travers les questions induites par l’outil : Découverte de sens dans son existence.
– Expérimentation de la mutualité dans la relation et dans la conduite de la psychothérapie.
Ce travail est fondé sur la base de :
a/ La relation dialogale.
b/ La gestion des paramètres de la Gestalt-thérapie existentielle qui se déroule entre les partenaires.

De quels outils s’agit-il? :

1/ “Les graphiques” :
Des outils de représentation visuelle destinés aux interventions pédagogiques par exemple :
– Le cycle schématisant une gestalt complète.
– La structure de l’angoisse et la genèse de la névrose en Gestalt-thérapie existentielle.
– L’évaluation de la qualité de la relation thérapeutique : “L’INSERT”.
(cf. Les publications de N.K. Salathé).

2/ ” Les centrations” :
Ce sont des exercices courts, conduits rapidement, dynamiques quant à leur mise en œuvre.
Ils visent à conduire les membres du groupe à se déconnecter du lieu qu’ils viennent de quitter et à se connecter avec les participants, à investir un nouvel espace pour démarrer un travail en groupe…
– Ce sont des exercices proposés pour qu’ils se posent ici et maintenant…
– Pour qu’ils décrochent de leur vie quotidienne…
– Pour qu’ils entrent en contact individuellement avec les autres membres du groupe…
Ces exercices portent sur le souffle, les rêves éveillés dirigés, la danse, la musique, la photographie…

3/ “La méthode des cas” :
Appliquée à la supervision et pratiquée en groupe de pairs.
Chaque psychothérapeute choisi une situation qui lui a posé problème, il en fait une description écrite selon une trame commune définie et partagée avec les membres du groupe.
Il formule les questions qui lui restent, qu’il souhaite travailler avec ses collègues.
Il est nécessaire d’envoyer une copie à chacun, au minimum une semaine avant la rencontre afin que chacun puisse consacrer du temps à l’étudier.
Lors de la supervision, les échanges entre collègues et les apports de Noël devenaient un débat nourrissant pour l’ensemble du groupe.
Ce travail pouvait devenir après concertation avec les participants une recherche approfondie portant sur un thème précis par exemple :
“La théorie du self”, “les résistances” ou encore plus précisément une résistance en particulier par exemple : “la confluence”, “l’introjection”, “la rétroflexion”

4/ “Fleur / Papillon”. “Le petit Mandala”
Premier contact avec un Mandala : Cercle normé symbolisant l’infini, le trait peut symboliser la frontière contact en action, le centre peut symboliser le soi, les points cardinaux peuvent symboliser les sens possibles de l’existence…
– Contact avec le changement de forme
– Contact avec la clarification des transformations possibles.
– Contact avec la métamorphose, avec un changement complet d’apparence.
– Contact avec l’éphémère, avec la brièveté de la vie.
– Contact avec la contrainte existentielle de finitude.
Selon l’objectif poursuivi cet outil peut être déployé de différentes façons, en fonction du continuum : Temps, espace, forme.

5/ “La grande roue de votre personnalité”. ” Le grand Mandala”
Mêmes critères d’accès au symbolique que l’instrument précédent en beaucoup plus puissant.
Instrument principalement utilisé pour former de futurs thérapeutes.
C’est la représentation symbolique de soi-même à un instant T.
Instrument destiné à développer une grande connaissance de son caractère, de sa personnalité.
Etape I : Travail par écrit répondant à quatre questions, par rapport à seize items.
– Qu’est-ce que je suis?
– Qu’est-ce que je sais de moi?
– Comment je me perçois?
– Comment je me situe?
Etape II : Prenez contact avec vos réponses et définissez six traits de votre personnalité qui sont les plus importants à vos yeux maintenant.
Etape III : Ensuite classez vos réponses par rapport à ces six traits de personnalité.
Etape IV : Nommez métaphoriquement chacun de ces aspects de votre personnalité.
Etape V : Tracez votre mandala et divisez le cercle en six secteurs.
Etape VI : Dessinez symboliquement chacun de ces six aspects de vous-même.
Représentez-vous à l’aide de votre dessin. C’est un important travail de traduction graphique des prises de conscience verbales, écrites et classées dans l’ordre de votre choix et symbolisant les traits de votre personnalité.
Etape VII : En utilisant le support de votre mandala, choisissez un/une partenaire. Accompagné/e par ce/cette collègue présentez-vous et travaillez un aspect de vous même important à vos yeux…
Ensuite alternez vos statuts, rôles et fonctions.
Etape VIII : Présentation de chaque mandala en grand groupe.
Réaction de chacun des membres du groupe.
Etape IX : Evaluation de l’ensemble du travail en grand groupe.

6/ “P.S.P”.” Process solving problem” “Processus de résolution de problèmes”.
Cet instrument est directement issu des travaux de Kurt Lewin inventeur de la psycho-sociologie.
Il l’avait mis au point pour développer la méthode “recherche/action”.
L’INSERT est fondé sur les principes de cette méthode. Noël avait adapté cet instrument pour travailler en co-animation avec son épouse Marie-Noëlle Salathé-Granés afin de pratiquer les psychothérapies de couples qui leur étaient demandées en Suisse.
Cet instrument est également utile pour suivre le déroulement d’une thérapie.
C’est aussi un outil très utilisé pour former des groupes de travail en vue d’améliorer la qualité dans les grands systèmes productifs.
Pour conduire une recherche/action, par exemple en vue d’implanter une action éducative de prévention spécialisée.

Etapes d’un P.S.P.
– Problématisation.
– Elaboration de solutions
– Choix d’une solution.
– Décision de son application.
– Evaluation des effets.

7/ “M.B.T.I.©” : “Myers-Briggs Test Indicator”
L’utilisation du M.B.T.I. est soumise à une formation et à l’obtention d’une accréditation délivrée par la fondation qui gère ce test.

Je suis toujours très sensible à la question des typologies existentielles. Je parlais souvent de cet intérêt avec Noël, c’est ainsi qu’il a décidé de traduire ce test de l’américain en français afin de nous initier aux joies du “M.B.T I.” A ma connaissance c’est l’outil le plus moderne et le plus performant parmi ceux élaborés par une cohorte de chercheurs en “Caractérologie”, ou mieux ce que je préfère nommer en “typologie existentielle”.

Ce test de personnalité ne juge pas, ne dit pas vous devez devenir comme cela, faire comme ceci… Le travail qu’il est possible d’accomplir avec ce test porte sur la prise de conscience de :

– La découverte et la description des données, des briques de base constituant le socle fondateur de ma “personnalité”.

“Qui suis je?” Au plus profond de “mon être au monde”. C’est une rencontre intime avec mon “Soi”. Entendu dans ce sens c’est l’outil le plus pertinent que j’aie expérimenté pour mettre en lumière la construction de ma maison “Soi”. Il repose sur les travaux de Jung dans “Les types psychologiques”. Ce livre est le point de départ de l’élaboration du “M.B.T.I.” par Isabelle Myers-Briggs et Katherine Briggs. Elles sont mère et fille. Elles ont travaillé plus de 40 ans à l’élaboration de ce test de personnalité.
Noël disposait des accréditations nécessaires, acquises pour travailler avec cet instrument dans ses fonctions de D.R.H. dans le cadre de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale, au sein de “l’O.N.U.”.
En adossant leurs travaux sur la description de deux grands types psychologiques décrits par C.G. Jung. : “Introverti” et “Extraverti” Briggs et Myers-Briggs les ont développés. Elles ont procédé à un renouvèlement, à une restructuration complète, à une refonte totale du descriptif typologique des personnalités, formulé par Jung.
Elle ont accompli cette tâche autour de quatre attitudes et de quatre fonctions où processus qui leur ont permis de décrire seize typologies existentielles :
Attitudes : (I) Introversion, (E) Extraversion, (J) jugement, (P) Perception.
Fonctions : (S) Sensation, (N) Intuition. (T) Pensée. (F) Sentiment,
Ces appellations sont codées ainsi car issues de l’Anglais :
Attitudes : (I) pour Introverti, (E) pour Extraverti, (J) pour jugement, (P) Perception.
Fonctions : (S) pour Sensation, (N) pour iNtuition seconde lettre du mot pour ne pas le confondre avec le (I) de Introverti, (T) pour Thinking, (F) pour Feeling.
Ces tendances sont évidemment relatives, ces couples d’attitudes sont exclusives l’une par rapport à l’autre dans la conscience du sujet. Cependant elles peuvent exister alternativement, on peut être extraverti à un moment et introverti à un autre. Cela dit, une attitude préférentielle prédomine au long d’une vie.
La distinction est rendue plus confuse par la présence dans le subconscient de l’attitude inverse de celle exprimée par la conscience. Par exemple une personne de fonction dominante (I) Introverti aura comme fonction auxiliaire le pôle opposé à la fonction dominante, c’est à dire (E) Extraverti au niveau subconscient et vice et versa. Cette fonction non consciente est la plus archaïque, elle est celle où se manifestent les difficultés de fonctionnement.
C’est aussi le réservoir du potentiel de développement. Cette fonction est liée à “l’Animus/Anima” ainsi qu’à “l’ombre”, concepts propres à Jung et abondamment développés dans ses travaux…

8/ Le “Stop – Go – Start” :

Objectif : – Maintenant nous utilisons le stop-go-start pour une sensibilisation à la pratique des outils développés par Noël Salathé.
Mon but est de vous proposer cette expérimentation en point d’orgue de cet atelier et d’en parler ensemble :

I / Je vous demande de prendre une grande feuille de papier et de la partager en trois colonnes.

Stop. Go. Start.

II / Maintenant vous allez le plus spontanément possible remplir ces colonnes en contactant vos motivations, peurs, responsabilités, besoins, émotions, sentiments.

1 / Stop : Ce dont je ne veux plus, ce que je ne supporte plus, ce que je veux cesser…

2 / Go : Ce qui fonctionne, qui est nourrissant pour moi, que je veux continuer, que je veux développer actuellement…

3 / Start : Ce que je veux mettre en route, démarrer, entreprendre …

III / Mettez vous en contact avec votre travail et notez avec le plus grand soin les réponses que vous formulez aux questions suivantes…

– Regardez vos colonnes et déterminez quelle est celle qui vous interpelle le plus?
– Choisissez dans cette colonne l’élément qui est le plus important à vos yeux?
– Quelle est votre première réaction?
– Que se passe-t-il en vous?
– Que ressentez-vous?
– Que vous dites-vous?

IV/ Choisissez un/une partenaire pour lui présenter votre travail. A la moitié du temps imparti, vous alternerez les rôles avec votre partenaire.
– Essayez de définir avec lui/elle, quelle est la problématique sous-jacente?
– Que ressentez-vous face à cette problématique?
– Imaginez-vous pouvoir changer quelque chose dans cette problématique? Si oui quoi?
– Ou imaginez vous ne rien faire?
– Envisagez-vous d’autres possibles pour changer la dynamique de cette situation?

V/ Retour en grand groupe
Débat en grand groupe sur le déroulement de votre vécu pendant cette pratique…
– Quels sont les rapports avec la Gestalt-thérapie existentielle que vous pouvez souligner, développer, exposer ICI?
– Avec le cycle de contact?
– Par rapport à vos portes d’accès au monde
Sensitives? Corporelles? Émotionnelles? Affectives? Cognitives?
– Avec la problématique du choix?
– Contact avec quelle(s) contrainte(s) existentielle(s) ?
Liberté/responsabilité? Solitude? Perfection? Absurde? Finitude?

9/ “L’INSERT” © N. Salathé : “Indicateur Salathé d’Etat de la Relation Thérapeutique.”
C’est un outil entièrement conçu, réalisé et testé par Noël.
L’utilisation de “l’INSERT” n’est autorisée qu’après participation à un atelier de présentation et de familiarisation à cet instrument.
La création de l’INSERT : Noël partageait avec nous et de nombreux autres collègues le point de vue que : “Ce qui soigne en psychothérapie, c’est la qualité de la relation thérapeutique établie entre le client et son psychothérapeute”. Le problème est, qu’à l’époque il n’existait pas d’outil d’évaluation de la qualité de la relation thérapeutique.
Partant de ce constat, dés 1985, il détermine alors qu’un des principaux facteurs de progrès dans la pratique de la Gestalt-thérapie existentielle est de mesurer le plus précisément possible la qualité de la dite relation. Pour ce faire il s’est attelé à la tâche d’étudier avec le plus grand soin les concepts dégagés par les créateurs de trois grands courants thérapeutiques de la seconde moitié du vingtième siècle :
1/ La Gestalt-thérapie de Fritz Perls.
2/ La thérapie centrée sur la personne de Carl Rogers.
3/ La thérapie dialogale de Martin Buber.
Après ce travail de fond, il établit que “ces trois concepteurs utilisent une terminologie qui leur est propre. Cela dit, en dépit du recours à des signifiants distincts, il s’avère à l’examen que le signifié est pratiquement identique. Par exemple “la confirmation” de Buber a pour équivalent la “considération positive” de Rogers et “la sympathie” de Perls.”” C’est seulement après cette recherche qu’il entreprend l’élaboration, l’expérimentation et enfin notre initiation au fonctionnement de sa création nommée : “Indicateur Salathé d’Etat de la Relation Thérapeutique.” Cet instrument pragmatique fonctionne sur deux grands axes avec les mêmes dimensions et les mêmes critères d’évaluation par rapport au client et par rapport au thérapeute; avec pour l’un et l’autre la même échelle de mesure. Cela donne sens et cohérence à ce protocole pour les partenaires impliqués dans cette relation et pour les observateurs/évaluateurs.
C’est un instrument à usages multiples :
1/ Pédagogique pour l’observation, l’évaluation et la notation en séquence thérapeutique de la participation individuelle du thérapeute et du patient ainsi que de leur relation duelle.
2/ Professionnel pour servir de système d’observation clinique et d’inventaire auto-évaluatif du travail accompli en Gestalt-thérapie existentielle.

L’évaluation est pratiquée sur deux grands axes :

A/ LA PRISE EN CHARGE ET LA CONDUITE DE L’ENTRETIEN.
Evalués selon trois dimensions et trois critères : Négatif, Neutre, Positif
Ces trois critères sont appliqués à l’ensemble des items de l’INSERT

B/ LA MUTUALITE DES RAPPORTS DANS LA RELATION THERAPEUTIQUE.
Evaluée selon six dimensions et trois critères. Les cotations des critères notés de :
– 5 : relation franchement toxique à + 5 : relation optimale, le 0 : est une relation neutre.
C/ L’exploitation fait l’objet d’une traduction graphique :
Abscisses : Axe de la Mutualité dans leurs rapports.
Ordonnées : Axe de la Prise en charge et de la conduite de l’entreprise thérapeutique.
La somme algébrique des cotations et le calcul des valeurs observées permettent de tracer la droite figurant la relation thérapeutique.
D/ Il existe une variante simplifiée du traitement par moyenne des cotations et transcription sur une échelle linéaire graduée de -20 à + 20.
Par exemple si, par rapport au thérapeute la valeur moyenne établie pour l’axe prise en charge est de + 4 et celle pour l’axe mutualité est de plus +3 et que les valeurs pour le patient sont de -2 et -1 la somme significative sera égale à +4. Cette somme sera toujours comprise entre -20 et +20 Cette valeur peut être reportée sur une échelle de type thermométrique. La qualité de la relation thérapeutique sera considérée satisfaisante lorsque la valeur qui l’exprime est égale ou supérieure à +6.

Fiche d’observation et d’évaluation A : Date : T. P. O. Sujet : T. P. O. Cercler.

A/ LA PRISE EN CHARGE ET LA CONDUITE DE L’ENTRETIEN
Trois dimensions : Cotation de chaque dimension selon les trois critères.

1/ a : Responsabilité pour… et engagement
Attitudes typiques – Mots clés.
Critères négatifs Critères neutres Critères positifs

Délégation
Disponibilité à s’impliquer Appropriation
Attentisme
Incitations prudentes Activation
Passivité
Oui? Mobilisation / Responsabilisation
C’est à vous de faire…
Non? L’entame, la fin de l’entretien
Non, je ne fais rien…
Que se passe-t-il maintenant? Le corps engagé
C’est à vous de faire Gère la thérapie
– I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I +
5 4 3 2 1 0 1 2 3 4 5

2/a : Méthode Thérapeutique a/ privilégiée : (Thérapeute)
b/ préférée : (Patient)
Critères négatifs Critères neutres Critères positifs

Directive Non directive Dirigée; C’est moi qui choisis,
je pilote la thérapie
Instructions Rogerienne Education

Fais ceci, fais cela… Relance neutre Faire sortir par l’apprentissage

Fais pas ci, fais pas ça… Aider à sortir et à formuler les choses elles-mêmes
Comportementalisme
Résolution de problème
Laisser-faire
– I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I +
5 4 3 2 1 0 1 2 3 4 5

3/a : Finalité de la psychothérapie :
Critères négatifs Critères neutres Critères positifs

Sauvetage.
écoute
Le soutien est parfois nécessaire,
le plus rarement possible Confrontation
Conscientisation
Réparation : L’enfer est souvent pavé de bonnes intentions. Responsabilisation / Validation
Que demande le patient?

Que choisit le thérapeute comme finalité?
– I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I +
5 4 3 2 1 0 1 2 3 4 5

Fiche A/ Evaluation d’ensemble :

Fiche d’observation et d’évaluation B1: Date : T. P. O. Sujet : T. P. O. Cercler.

B/ LA MUTUALITE DES RAPPORTS DANS LA RELATION THERAPEUTIQUE.
Six dimensions : Cotation de chaque dimension selon les trois critères.

4/ b : Présence ou retrait : être la ou non.

Critères négatifs Critères neutres Critères positifs

Apathie
Ecoute passive Engagement
Ecoute active

Corps présent

– I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I +
5 4 3 2 1 0 1 2 3 4 5

5/ b : Statut assumé :
Attitudes typiques – Mots clés.

Critères négatifs Critères neutres Critères positifs

Supériorité
Egalité Autorité relativisée et /ou fonctionnelle.
Infériorité Moi je suis responsable de ceci, de cela car je suis l’expert.

Est-ce que cela te convient?

– I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I +
5 4 3 2 1 0 1 2 3 4 5

6/ b : Dévoilement :

Critères négatifs Critères neutres Critères positifs

Opacité
Empathie Transparence pondérée
As if (faire comme si)
Sort le thérapeute du champ Réserve Authenticité
Faux self
Congruence
Jouer le bon patient

Jouer le bon thérapeute

– I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I +
5 4 3 2 1 0 1 2 3 4 5

Fiche B 1 Evaluation d’ensemble :

Fiche d’observation et d’évaluation B 2 : Date : T. P. O. Sujet : T. P. O. Cercler. Suite :

7/ b : Affectivité :

Critères négatifs Critères neutres Critères positifs

Méfiance
Confluence Confiance
Antagonisme
Cordialité
Agressivité Sympathie
Rejet
Conflit
– I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I +
5 4 3 2 1 0 1 2 3 4 5

8/ b : JE-TU Reconnaître l’autre : Personne ou objet?

Critères négatifs Critères neutres Critères positifs

Indifférence
Indifférenciation Différenciation
Réification/Chosifier Inclusion + Congruence correspondance entre expérience et prise de conscience
sympathie : Je peux t’inclure dans mon monde tout en maintenant mon pôle

Confirmation + Sympathie
Aspect de l’acceptation inconditionnelle :
O.K. Tu es comme cela
Je te reconnais en tant qu’être humain. Cela dit nous pouvons être en désaccord…

– I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I +
5 4 3 2 1 0 1 2 3 4 5

9/ b : ICI ET MAINTENANT OU AILLEURS ET ALORS?

Critères négatifs Critères neutres Critères positifs

Projection
Présence à l’instant
Transfert/déplacement
Non conscient
Présence à la réalité du moment
Contre transfert imaginaire A l’actualité

– I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I—–I +
5 4 3 2 1 0 1 2 3 4 5

Fiche B 2 Evaluation d’ensemble :

Evaluation Globale : Fiches A + B1 + B2

Graphique de représentation:

paul molliex graph

Entre 1989 et 1993 j’ai piloté l’Ecole Rouffachoise de Gestalt-thérapie existentielle. J’ai eu la possibilité d’expérimenter l’INSERT avec les participants à cette formation. Je transcris ici la lettre qu’ils ont transmise à Noël après avoir utilisé cet instrument en situation de formation :

“Tout d’abord un grand bravo pour le travail de recherche, d’approfondissement et d’élaboration. Cet outil, jusqu’alors inexistant vient tout naturellement trouver sa place dans une formation de psychothérapeutes. Il nous a donné une autre vision lors de nos practicums.

Bien que la notion d’évaluation soit trop présente en nous, et pour certains ayant une connotation négative : lâcher prise en situation thérapeutique a été beaucoup plus difficile.

L’évaluation prenant le dessus sur le moi thérapeutique “bonjour l’angoisse de compétence”. Parler d’évaluation et la pratiquer c’est nous y confronter en plein.

Revenons à l’INSERT. Comme il est précisé en page 1 il est nécessaire voire impératif d’être accompagné dans l’utilisation de cet outil. La démarche est claire logique s’inscrivant dans la réalité. Les dimensions doivent être les mêmes pour le thérapeute et le client soit que chacun des termes soit mieux défini. Nous nous sommes rendus compte également que nos systèmes de valeurs différent d’une personne à l’autre ce qui rend évidente notre subjectivité dans la pratique de l’évaluation. Il nous a semblé pourtant qu’en faisant plusieurs évaluations de la même pratique, il en ressortait une moyenne plus facilement acceptable, d’où étaient gommées les plus grandes disparités. Une fois l’évaluation faite la dernière partie de cet outil est simple et fait appel à notre fonctionnement cartésien. Retranscrire sur le graphique nous montre mieux les dysfonctionnements, les différences. Nous situons mieux le rapport thérapeute/client, nous y retrouvons la dualité, la notion d’interaction apparaît. Alors que sur l’échelle nous voyons d’emblée une connotation “bon/mauvais” “négatif/ positif” aucune donnée n’étant retranscrite, aucune argumentation n’est possible.”

Noël a tenu compte de ce premier retour d’expérience ainsi qu’à de nombreux autres, au fil du temps, sa présentation a gagné en clarté.

Retour sur l’atelier du 19/10/2013 :

Contre toute attente de ma part, environ 1/4 des présents sont inscrits dans l’atelier “outils de Noël Salathé”, soit 36 participants. A ce moment précis je me sens partagé entre une forte charge de stress et ma joie de ne pas m’être trompé dans ma proposition qui est accueillie avec grand intérêt par les participants.

Après un bref pré contact, je leur décris succinctement la boite à outils de Noël et je leur propose d’expérimenter en situation le “stop go start” sous forme de “démonstrateur”. Les participants s’impliquent à fond et l’expérimentation fonctionne bien : individuellement, en binôme et en retour en grand groupe. De nombreux participants expriment leur satisfaction d’avoir utilisé cet outil.

Par rapport au déroulement de la journée, cela complète le travail fait avec les collègues d’ARTEX depuis le début de la matinée. Ils soulignent que tous les exposés présentés par les uns et les autres étaient de grande tenue, mais qu’ils avaient besoin de bouger de s’impliquer dans l’action. D’autres soulignent leur satisfaction d’avoir fait connaissance avec de nouveaux collègues. Par rapport au sens du Stop/Go/Start : plusieurs expriment de multiples prises de conscience liées à des problématiques de choix existentiel entre deux possibles. Je reviens au schéma de la Gestalt-thérapie existentielle et de ses trois composantes théoriques pour montrer que nous nous situons bien dans les objectifs de fond de cet outil : développer l’awarness, développer la capacité de faire des choix qui engagent l’existentiel, voire d’apporter une aide à la décision…

Certains intervenants en entreprises évoquent la possibilité d’utilisation de cet outil auprès des employés des organisations ou ils travaillent comme consultants…

Beaucoup de questions émergent sur “Comment continuer ce travail?…”

J’invite les participants à prendre contact avec Marie-Noëlle Salathé qui poursuit son travail et celui de Noël en Suisse.

De nombreux participants souhaitent recevoir un compte-rendu de cette journée qu’ils ont appréciée, ils adressent de nombreuses félicitations à ARTEX pour l’avoir organisée de cette manière…

Mareuil sur cher. Le 22/12/2013 Paul Molliex.

” Présentation des outils de N.K.Salathé” le 19/10/2013. © Paul molliex@orange.fr