Marie and Philippe Boutrolle Grauer

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Je prends la suite de Marie-Noëlle pour vous parler de Noël à la SFG.
C’est un des lieux professionnels dans lesquels Noël s’est investi. C’est la raison pour laquelle la SFG a contribué à l’organisation de cette journée. Ce n’est pas Yves Mairesse président qui va en parler, il est jeune. C’est moi qui vais le faire, dinosaure témoin de différents moments forts entre Noël et la SFG.

Noël a été quasi à la fondation de la SFG. Il y a eu une Assemblée Constituante en septembre 1981. Le mois suivant Noël était présent et membre du C.A. Tous les membres du C.A. se sont proclamés titulaires. Ce n’est pas anodin lorsqu’on sait que par la suite il y a eu beaucoup de remises en question des titres et des différenciations entre membres.. À l’époque tout le C.A. était donc titulaire.

Quel titre donner aux adhérents de la SFG ? Je vois encore Noël, lors d’une Assemblée Générale, faire les cents pas comme un lion en cage et marteler : ” Personne ne peut porter le titre de Gestalt-thérapeute. On est Gestalt-praticien. Point.” Il défendait fermement cette position ainsi que la question : ” Pourquoi faut-il un titre ? Pourquoi différencier entre les adhérents ?” C’est à cette A.G. qu’a été adoptée l’idée de la présence de membres associés au C.A.

Noël défendait l’idée d’une société savante par opposition à une association de professionnels. C’est pour cela qu’il ne voyait pas la nécessité d’une titularisation. On n’a pas de titre à donner. On n’a pas non plus à s’évaluer les uns les autres. De quel droit vais-je porter un regard sur mes collègues ? Pour lui la SFG est une société qui réfléchit au sujet de la GT ; nous sommes des personnes qui réfléchissons ensemble et non des personnes qui nous évaluons les unes les autres.

Or, pour être titulaire il fallait se faire agréer par ses pairs. Ce fut là l’origine de beaucoup de discussions très chaudes et même de conflits. Des moments très riches, bien que très tendus.
Puis a eu lieu le grand conflit dont tout le monde se souvient. Des personnalités très importantes, qui avaient contribué à fonder la SFG, ont décidé de la quitter. Elle a failli disparaître.

J’ai réalisé en préparant ce temps de partage avec vous que c’est grâce à Noël que la SFG est encore là. Il a joué un rôle de modérateur et de soutien auprès des nouveaux membres qui ont pris en charge le C.A. Il nous a soutenus pour que nous puissions travailler sans être parasités par les pesanteurs anciennes. Certains d’entre eux sont ici pour en témoigner. J’étais présidente et son soutien m’a été très précieux.

Dans ce soutien nous maintenions nos divergences et c’est ce qui était formidable avec Noël. Il était toujours contre l’idée de la titularisation. J’étais pour, et le C.A. aussi. À l’époque il n’y avait pas de cadre légal à notre profession. Nous avions fait le choix de lutter pour en créer un, et pour cela il nous fallait être une association professionnelle.

Il a alors quitté la SFG… . Puis il est revenu … en tant que membre associé ! Pas têtu, non, tête de mule, oui. Il est revenu parce qu’il ne pratiquait jamais la politique de la chaise vide. Il avait un sens sacré de l’engagement. Il est revenu reprendre une place et poser sa parole au sein de la SFG. J’ai accueilli ” le grizzli” ce jour là avec bonheur.

Pendant ce temps, il faisait autre chose avec Philippe GRAUER. Je lui passe la parole.

Intervention de Marie BOUTROLLE en plénière le 19 octobre 2013